compteur de visite html
logo

Laurent Gbagbo: L'heure du retour au pays, 10 ans après

image

Derrière ce déferlement de bonne humeur, se dessine la perspective d’un retour imminent au pays pour l’ex-Président, 10 ans après son transfèrement à La Haye. Une autre équation restée longtemps sans solution

Joie et soulagement. Ce sont les sentiments les plus partagés au sein de la classe politique ivoirienne, singulièrement dans le camp de l’opposition, après le verdict de la CPI levant toutes des conditions à la liberté de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé.

 

«Je suis heureux (...). La joie qui m'anime est inexprimable», écrit Henri Konan Bédié, président du PDCI, ex-allié du parti au pouvoir, le RHDP.  Plus euphorique, Mme Gbagbo, 2e vice-présidente du FPI dit être «satisfaite ». «La vérité a triomphé, la justice a été faite», se réjouit l’ex-Première dame qui estime que ce procès n’aurait jamais dû avoir lieu tant il a empoisonné le climat politique.   

 

Derrière ce déferlement de joie, se dessine la perspective d’un retour imminent au pays pour l’ex-Président, 10 ans après son transfèrement à La Haye. Une autre équation restée longtemps sans solution en raison de la condamnation à 20 ans de prison infligée à Laurent Gbagbo par le tribunal d’Abidjan pour le casse de la BCEAO. L’accusé n’était présent à la barre et son titre d’ex-Chef d’Etat n’avait été pris en compte, selon ses avocats qui assurent que le procès était «vicié».

 

Pour Guillaume Soro, ex-premier ministre aujourd’hui en exil, «plus aucune raison objective ne peut être opposée au retour dans leur pays » de Gbagbo et Blé Goudé. Gbagbo qui n’a pas voulu reconnaitre la victoire de Ouattara à la présidentielle de 2010 est l’un des protagonistes de la crise, mais surtout un animateur clé dans le processus de réconciliation nationale.

Le débat est pour beaucoup dans la forme car, dans le fonds, «l’exil» de Lauren Gbagbo a beaucoup trop duré, comme l’a reconnu à demi-mots, le Président Alassane Ouattara. «Tant de souffrances inutiles pour eux-mêmes, pour leurs familles et pour leurs partisans ! », commente Pascal Affi N’Guessan, président du FPI.  

«Le Chef de l’Etat doit être au devant de ce chantier important pour la Paix, en prenant des dispositions en vue du retour sécurisé de nos deux compatriotes dans leur pays », préconise Albert Mabri Toikeusse, ex-ministre et actuel président de l’UDPCI qui aussi basculé dans l’opposition.

 

Les passeports de Laurent Gbagbo lui ont déjà été remis à Laurent Gbagbo. En même temps qu’il n’a jamais caché son impatience de rentrer au pays, il a toujours souhaité ne pas être à l’origine d’autres troubles. La dernière date avancée par le comité d’accueil mis en place par Assoa Adou était celle du 15 mars. Non tenue en raison d’un deuil national lié au décès du premier ministre Hamed Bakayoko.

 

Le Président Ouattara a dû mettre ce report à profit pour trouver la carte à jouer et organiser à son avantage les retrouvailles avec son « frère ». Et Joël N’Guessan, ancien porte-parole du RHDP, trouve qu’il n’y a aucun problème si le Chef de l’Etat décide de passer sur la condamnation de Laurent Gbagbo.

 

C.C.