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Filière céréales: Il faut aider les femmes à accéder aux terres cultivables

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La femme était à l’honneur dans une panel en prélude au prochain Salon international des céréales d’Abidjan (SICA).Occasion d’un plaidoyer pour une meilleure prise en compte de la femme dans la production de céréales.

La femme était à l’honneur dans une panel en prélude au prochain Salon international des céréales d’Abidjan (SICA).Occasion d’un plaidoyer pour une meilleure prise en compte de la femme dans la production de céréales.

Très actives dans les champs, les femmes en Côte d’Ivoire constituent le bras valide qui pourvoie aux denrées alimentaires de première consommation. Il en va des cultures vivrières et des céréales. Mais cette bonne contribution à la sécurité alimentaire est sérieusement menacée par la rareté des espaces cultivables, aggravée par une marginalisation de la gente féminine dans la répartition des terres. Le problème a été remis sur la table vendredi 12 mars, au cours d’un panel sur « l’industrie céréalière et l’autonomisation des femmes ». La formulation du thème est consubstantielle à l’hommage rendu aux femmes à travers la Journée mondiale des droits de la femme célébrée le 08 mars.  

Selon Christiane Bitty Kouyaté, avocate et membre de l’Académie des sciences, des arts, des cultures d'Afrique et des diasporas (ASCAD), il y a lieu de rendre les terres cultivables aux femmes et d’organiser une veille sur l’attribution des terres dans les différentes localités du pays. Elle part du constat qu’en raison des pesanteurs culturelles et coutumières qui privilégient l’homme, il existe peu de propriétaires terriens parmi les femmes.  

En changeant la donne au profit de la femme, c’est toute la chaine de valeur agricole qui s’en trouvera bonifiée. Selon la Banque Mondiale, la Côte d’Ivoire a 6 milliards de dollars à gagner s’il réussit une autonomisation de la femme qui passe une meilleure place dans la production agricole.

« L’autonomisation de la femme est la voie la plus sûre pour une croissance économique », conclut Mme Bitty qui est également médiatrice certifiée et présidente de la Plateforme des Femmes pour Gagner (PFG), donc très avertie des textes juridiques touchant aux droits des femmes.

Les autres étapes à franchir sont un appui pour l’accès des femmes aux financements, une meilleure utilisation des engrais, une mécanisation et une modernisation des techniques agricoles. Sur ce volet, MM. Daouda Kanté et Tanoh Beugré, respectivement PDG DE Domaine d’Abadjin-Kouté (DOMAK) et patron de Goschen Exploitation, ont souligné que l’Afrique est un mauvais élève en matière de rapport production /consommation.

Le continent africain ne pèse que pour 10% de la population mondiale, mais absorbe 30% de la production agricole dans le monde. L’Afrique est ainsi un grand importateur de denrées alimentaires avec une enveloppe de 68 milliards de dollars engloutis annuellement dans l’importation de nourriture, alors que 280 millions de ses habitants sont exposés à la faim.

« Nous devons améliorer les techniques de production pour un secteur céréalier fort », a conseillé M. Tanoh en citant en exemple les agriculteurs d’Asie qui ont un rendement de 6 à 12 tonnes/hectare. En Afrique, singulièrement en Côte d’Ivoire,  la production se limite à 1 tonne/hectare.

Ce panel, tenu à l’Hôtel Ibis-Plateau, compte pour les rendez-vous préparatoires en vue de la première édition du Salon international des céréales d’Abidjan (SICA) prévu en juin p. Une initiative de Summum Communication.  


C.C.