La situation à Kocoumbo a pour particularité le fait que les mines d’or sont exploitées par les populations locales, contrairement à d’autres localités, principalement au Nord, où les sites sont envahis par les migrants
Longtemps décrié, l’orpaillage clandestin continue de causer de gros dommages au sein des populations dans les zones infestées par cette activité en Côte d’Ivoire. Les derniers incidents remontent au mercredi dernier à Kocoumbo, une commune du département de Toumodi (Centre).
Une opération du GS-LOI (Groupement Spécial de Lutte contre l'orpaillage Illégal) a viré à l’affrontement avec un groupe d’orpailleurs visiblement déterminés à faire de la résistance. Bilan: au moins 05 morts et plusieurs blessés dans des éléments des forces de sécurités, tous transférés à Yamoussoukro, selon l’AIP. Dans une ambiance insurrectionnelle, les populations révoltées ont saccagé des commerces et mis le feu à des pneus sur la voie publique.
La situation à Kocoumbo a pour particularité le fait que les mines d’or sont exploitées par les populations locales, contrairement à d’autres localités, principalement au Nord, où les sites sont envahis par les migrants en provenance de pays voisins (Burkina, Mali, Niger). Ainsi quand a eu ue rencontre d’échange, suite aux violences, les autorités locales ont pris position.
Une source rapporte que Kouadio N’da julien, premier adjoint au maire, a demandé que l’activité d’orpaillage soit « encadrée » et non interdite, vue qu’elle est exercée depuis le 18e siècle par les populations locales.
Le général Appalo Touré, commandant supérieur de la gendarmerie nationale a mis en garde contre une éventuelle récidive des orpailleurs et a appelé à la responsabilité des autorités coutumières.
« J’aurais été très dur en m’adressant à vous s’il n’y avait pas eu des morts. Quand quelqu’un pleure, on n’en rajoute pas à sa douleur », a-t-il expliqué.
L’orpaillage s’étend de Yamoussoukro à Bouaflé, en passant par Daoukro, Tabou, Zouhon-Houin. Les chercheurs d’or saccagent le couvert forestier, ravagent les cultures agricoles et écument les cours d’eau par entrainant un réel risque de pollution par l’utilisation incontrôlée du mercure.
Pire, les sites d’orpaillage sont des creusets d’insécurité où drogue, prostitution et toutes sortes de trafics illicites cohabitent en toute anarchie, formant le terreau des groupes jihadistes qui recrutent principalement au sein de la population jeune.
C.C.