L'Evêque s'est illustré par une peinture du champ lexical de la déchéance au sujet de la Côte. « Corruption généralisée, tribalisme, justice sélective, jeu trouble de la classe politique, fraude électorale...»
Mgr Marcellin Yao Kouadio a livré dimanche 04 juin un discours cru, qui fait grincer des dents du côté du pouvoir en Côte d’Ivoire. Les réactions n’ont pas tardé. Via les journaux proches du RHDP, parti au pouvoir, le prêtre a été brocardé, traité d’opposant déguisé ».
Alors qu’il présidait la messe de clôture de la 123e Assemblée plénière des évêques catholiques de Côte d'Ivoire ce jour, à Agboville, dimanche 4 juin, l’évêque de Daloa a exhorté les Ivoiriens à arrêter « de sacrifier aux divinités politiques qui sèment la mort et la désolation ».
Avant, il s’était illustré par une peinture du champ lexical de la déchéance au sujet de la Côte. « Corruption généralisée, tribalisme, justice sélective, jeu trouble de la classe politique, fraude électorale, orpaillage clandestin parrainé par des divinités politiques, paupérisation des zones rurales », sont autant d’insuffisances que l’homme de Dieu, désormais président de la Conférence des Evêques catholique de Côte d’Ivoire, a dénoncées dans son discours, remettant en cause les progrès au plans économique et social dont se vante de gouvernement.
Cette posture langagière a suffi pour subir la foudre des partisans du pouvoir qui ont libéré leur colère à travers la presse comme le quotidien Le Patriote qui condamne « les propos surréalistes et infidèles d’un prêtre contre le pouvoir ». L’Essor, un autre journal évoque de « graves dérapages de l’Evêque de Daloa », dans le ton que L’Avenir qui affiche à sa Une « Le graves dérives d’un Evêque-militant ». Le Matin va jusqu’à comparer les propos de l’Evêque à ceux d’un « voyou ».
C.C.