Face à des représentants du gouvernement, présents parmi les fidèles catholiques, l'Archevêque d'Abidjan a indiqué que les souvenirs de la précédente crise postélectorale étaient encore vifs dans les esprits et que i«les conséquences de la guerre sont incalculables».
Des centaines d’Ivoiriens ont prié samedi pour la paix et des élections apaisées en Octobre, répondant à un appel du Cardinal Jean-Pierre Kutwa, archevêque d’Abidjan. Le rassemblement autour du thème «allons à la paix» s’est tenu dans la cour de la Cathédrale d’Abidjan, alternative trouvée après une polémique suscité par le projet d’une «marche pour la paix» initialement annoncée.
Dans son homélie, l’Archevêque invité les ivoiriens à la non-violence, à promouvoir la paix, la cohésion et le dialogue social pour éviter «une autre crise postélectorale». Face à des représentants du gouvernement, présents parmi les fidèles catholiques, il a indiqué que les souvenirs de la précédente crise postélectorale étaient encore vifs dans les esprits et que «les conséquences de la guerre sont incalculables».
En raison des forces en présence, la présidentielle prévue en octobre 2020 en Côte d’Ivoire, premier producteur mondial de cacao, est perçue comme un véritable test pour la stabilité et la consolidation de la paix, après la crise postélectorale de 2010 qui a fait près de 3000 morts et des milliers de blessés.
Le Chef de l’Etat, Alassane Ouattara, a annoncé que le RHDP (Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix), coalition de partis proches du pouvoir, déterminera en juillet le nom de son candidat.
L’ancien Président de la République et ex-allié de M. Ouattara, Henri Konan Bédié, a mis fin à son alliance avec Ouattara et manœuvre pour la création d’une plateforme de l’opposition pour affronter le RHDP à l’élection présidentielle.
L’ancien chef de la rébellion et ancien président de l’Assemblée nationale Guillaume Soro, qui fait l’objet d’un mandat d’arrêt pour atteinte à la sureté de l’Etat et de détournement de deniers publics, a lui aussi annoncé sa candidature pour briguer la magistrature suprême.
Quant à Laurent Gbagbo acquitté par la Cour Pénale internationale (CPI) dans son le procès pour «délits de crimes contre l’humanité», il pourrait regagner son pays et prendre part au jeu politique si les restrictions sur ses déplacements sont levées par la CPI. L’ancien Président aura 75 ans en mai.
Alassane Ouattara a promis en janvier de procéder à «des modifications» de la Constitution cette année, mais sans la volonté d’écarter un quelconque candidat par la clause de limitation d’âge. Il devrait être en mars devant les députés pour présenter son projet de révision constitutionnelle.
L’Eglise Catholique est très influente en Côte d’Ivoire. La Conférence épiscopale ivoirienne (ensemble d’évêques catholiques) à l’habitude face à des situations de crise de prendre position pour interpeller les consciences et de faire des propositions à la classe politique et aux populations.
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