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Côte d'Ivoire: L'homme, la femme battue et les voisins

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La police de son côté tient à connaitre tous les nœuds de cette affaire et garde le mari suspect, n’en déplaise à la victime repentie.

Entre couvre-feu et port obligatoire de masques imposés par le gouvernement, le week-end écoulé a été dominé en Cote d’ivoire par des tirs croises d’internautes sur un incident survenu dans la nuit du vendredi au samedi, filmé et diffusé sur Facebook. Une dame qui chute du balcon de son domicile, au troisième étage d'un bâtiment dans un quartier de Yopougon, commune populeuse d'Abidjan.

Sur la vidéo, la femme est aperçue, balançant au bras d'un homme présenté comme son conjoint, qui tente de la repêcher. Finalement elle échoue une dizaine de mètres plus bas, amortie par le guéridon d'une maison au rez-de-chaussée.

L'histoire aurait pu s’arrêter là, dans un contexte de lutte contre le coronavirus. Sauf que les premières réactions sur la toile accusent le monsieur de violence conjugale. Les propos de témoins captés dans la vidéo laissent croire qu’il s’agit d’un épisode de violence conjugale à laquelle ils ont fini à s’habituer. Le voisinage est unanime sur les penchants violents du conjoint à l’endroit de sa compagne. Ce sont les voisins qui d’ailleurs alertent la police.

 

Le mis en cause est aussitôt arrêté par la police et placé en garde à vue au commissariat du 38e Arrondissement. Il s’agit de Droh Tidiane, un agent de banque âgé de 34 ans.

 

Mais alors que les défenseurs des droits de la femme s’emparent en ont font des gorges chaudes sur les réseaux sociaux, la victime dont nous ne garderons que les initiales de son identité K.S. produit une vidéo à travers laquelle elle dédouane son mari et rejette le sceau de femme battu qu’ont lui colle. Mieux elle demande la relaxe de son homme.

 

«Libérez mon mari, il est innocent. Il a essayé de me sauver. Je suis dépassée, je demande pardon», clame-t-elle, le visage barré par un masque.

 

Le Conseil national des droits de l’homme qui s’est auto-saisi de l’affaire reprend le témoignage de la victime et rapporte que «Mlle K.S. est restée ferme sur sa position selon laquelle son compagnon Monsieur D.T. ne lui a jamais porté mains».
Elle prend pour prétexte, un moment d’ivresse qui l’a amenée à confondre la porte de sortie et le balcon. Simple accident donc.

La police de son côté tient à connaitre tous les nœuds de cette affaire et garde le mari suspect, n’en déplaise à la victime repentie.

Ce lundi, un collectif d’avocats a produit un communiqué au nom de M. Droh Tidiane pour souligner «les commentaires mensongers et diffamatoires» qui accompagnent la vidéo et la position de la police nationale qui accuse leur client de « violence sur sa concubine», alors que l’enquête préliminaire vient à peine d’être ouverte. En somme, M. Droh a été privé de la «présomption d’innocence» dont bénéficie tout justiciable dans de telles circonstances.

 

Comment un présumé coupable de violence devient la victime de calomnie? Que penser d’une femme qui clame l’innocence de son homme alors que le voisinage est unanime sur le cauchemar qu’elle subit dans son foyer? Quelle suite la police compte-elle donner à cette affaire?

L’enchainement des faits prend une tournure si irréaliste que beaucoup regrettent d’avoir eu de la compassion pour Mlle K.S. Plus modérés, certains affirment que la dame fait l’objet de menaces de la part de proches de Droh Tidiane.    

C.C.