C’est depuis sa cellule à la prison de Grand-Bassam que l’ancien ministre des sports, très proche de Guillaume, va suivre ce qui se passe sur le terrain après l’ouverture de la campagne électorale vendredi.
Si la présence physique du candidat est décisive pour la victoire aux législatives en Côte d’Ivoire, la réélection pourrait alors être difficile pour certains noms, et non des moindres…
L’un incarne l’inédit. Alain Lobognon, député de Fresco (Sud-ouest), a été arrêté depuis décembre 2019, accusé de «tentative d’atteinte à la sûreté de l’Etat», alors qu’il bénéficie d’une immunité parlementaire. Mais sa candidature pour un nouveau mandat a été retenue pour les législatives du 06 mars. C’est depuis sa cellule à la prison de Grand-Bassam que l’ancien ministre des sports, très proche de Guillaume, va suivre ce qui se passe sur le terrain après l’ouverture de la campagne électorale vendredi. Tous les messages de protestation y compris celui d’Amnesty international n’ont eu aucun effet sur la Justice d’Abidjan.
Sans marge de manœuvre, le député peut cependant compter sur l’immense opportunité qu’offre les réseaux sociaux pour lui assurer un minimum de contact avec ceux le soutiennent dans ce qu’ils appellent un complot. Son porte-voix est son épouse qui dispose de différents comptes sur Facebook et Twitter à travers lesquels elle plaide pour la libération de son homme, tout en vantant ses qualités d’homme affable, attentionné et généreux. A Fresco, ses partisans jurent sur une victoire qui serait «justice redue».
L’autre symbolise le regret. Hamed Bakayoko, maire d’Abobo, député de Séguéla, ministre de la défense, mais surtout premier ministre. Très influent en raison de ses affinités étroites avec le Président Ouattara, Ham Bak est depuis le 18 février à Paris, en France, pour une «période de repos» et des «contrôles de santé», selon le discours officiel, sans étouffer les rumeurs qui évoquent un « empoisonnement ».
A Seguéla, il n’a pas véritablement de concurrent pour lui tenir tête, même si des militants du RHDP avaient souhaité le choix d’un autre candidat pour «décharger» de certaines tâches celui qui est présenté comme le dauphin du Président Ouattara.
«J’aurais voulu qu’il soit à nos côtés pour qu’ensemble, lui et moi, nous lancions cette campagne», a déclaré le Directeur exécutif du RHDP, Adama Bictogo.
Entre craintes et regrets, le scrutin du 6 mars pourrait montrer une fois de plus que le nom présente mieux le candidat que son ambition pour le peuple.
C.C.