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Côte d'Ivoire: Le Cardinal Kutwa demande "le respect des lois"

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Pour le Cardinal Jean-Pierre Kutwa, «l’un des moyens pour aller à la réconciliation, est le respect des lois que l’on se donne bien plus que les élections».

L’Archevêque d’Abidjan, Cardinal Jean-Pierre Kutwa, a rappelé la démarche à suivre pour une véritable paix en Côte d’Ivoire. Son discours est très cru à l’endroit du gouvernement, principalement au Président Alassane Ouattara.

«En vérité, la réconciliation est plus importante que les élections(…) Voilà pourquoi, il est totalement erroné de penser qu’il suffit d’organiser des élections, d’en déclarer un vainqueur, pour que les cœurs meurtris soient guéris et que la paix s’installe», a-t-il déclaré, samedi, moins d’une semaine après le verdict du Conseil constitutionnel confirmant la réélection du Président Ouattara.

Réélu une première fois en 2015, M. Ouattara a présenté une nouvelle candidature cette année, alors que la Constitution limite à deux le nombre de mandats à la Présidence de la République.

L’opposition a enclenché une série de manifestations pour empêcher le scrutin de se dérouler pour montrer qu’elle ne reconnait pas les résultats proclamés par la Commission électorale. Sur le terrain, l’appel à la désobéissance civile a donné lieu à des saccages de domiciles et commerces, des obstructions de voies et des affrontements aux relents intercommunautaires. Le bilan officiel de ce cycle de violence est de 85 morts.

Le Chef de l’Etat tente des actions en faveur de la décrispation avec une première rencontre avec Henri Konan Bédié, à la tête d’une coalition de partis de l’opposition, alors que certains leaders dont Affi N’Guessan sont incarcérés à Abidjan. C’est dans ce contexte que le pays a célébré dimanche la Journée nationale de la Paix.

Pour le Cardinal Jean-Pierre Kutwa, «l’un des moyens pour aller à la réconciliation, est le respect des lois que l’on se donne bien plus que les élections. C’est ici que la maxime latine prend tout son sens: Dura lex, sed lex : la loi est dure mais c’est la loi».

Le religieux avait déjà crié, fin août, sa désapprobation quand aux ambitions d’Alassane Ouattara de conserver le pouvoir, affirmant que cette nouvelle aventure «n’est pas nécessaire». Une position qui suscité une réaction surréaliste des ministres catholiques proches du pouvoir, conduits par le ministre Kobenan Adjoumani. Ces derniers ont choisi de s’installer dans la cour de la cathédrale Saint Paul à Abijan pour lire leur lettre de protestation.

C. C.