Jeudi, la ministre de l’éducation a tapé du poing sur la table menaçant d’exclure les élèves impliqués dans les troubles.
A quoi aurons-nous droit cette semaine dans les écoles en Côte d’Ivoire? A quelques jours de la date officielle des congés de Noël, l’Etat a, semble-t-il, épuisé ses cartouches face à la volonté d’une frange des élèves et écoliers de gagner des jours d’avance.
La semaine écoulée a été marquée par des actions de perturbation des cours. Les élèves ont été délogés par leurs camarades, tant à Abidjan qu’à l’intérieur du pays, aux prix de manifestations parfois violentes. Le bilan officiel est de trois élèves décédés dans des circonstances pas toujours claires. A Dimbokro, la victime est une élève de seconde du lycée moderne. Elle a reçu une balle lors de l’intervention de la police pour rétablir l’ordre. D’autres adolescents ont été interpellés par la police.
Jeudi, la ministre de l’éducation a tapé du poing sur la table menaçant d’exclure les élèves impliqués dans les troubles. « Tout élève auteur de perturbation sera radié des écoles publiques et privées», a juré Kandia Camara lors d’une réunion avec la Société civile. Les autorités sont à la recherche d’une méthode efficace de dissuasion des élèves trop pressés de goûter aux congés.
Désormais, les préfets, les chefs religieux et chefs traditionnels s’y mettent pour sensibiliser les apprenants au respect du calendrier scolaire. Les forces de police et de gendarmerie sont déployées autour des écoles. Le phénomène n’est pas sans précédent.
Ces dernières années, les scènes de désordre s’invitent dans les établissements scolaires surtout à l’approche des congés. Les causes sont profondes. Les élèves et étudiants ont pris l’habitude de descendre dans les rues, sous l’instigation d’acteurs politiques.
La FESCI, principal mouvement syndical en milieu scolaire, est accusée d’avoir introduit un esprit de «dictature» à l’école. Le mouvement scolaire et estudiantin a réagi à la situation vendredi. Dans une lettre ouverte, le Secrétaire général, Saint Claver Allah, demande la démissionde la ministre Kandia Camarade pour son «incapacité» à gérer cette crise.
C.C.