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Côte d'Ivoire: Décès de Bédié, comme un air de déjà vécu

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Cette fois, il s’agit de la disparition d’Henri Konan Bédié, ancien Président de la République, passé aux postes de ministre de l’économie, d’ambassadeur et de président de l’Assemblée nationale sous Houphouët-Boigny.

Les populations de Côte d’Ivoire se sont réveillées ce mercredi matin avec une gueule de bois. Plus lourde que celle qu’on connait au lendemain d’une défaite de l’équipe nationale de football. Un air de tristesse déjà vécu dernièrement lors des décès successifs des premiers ministres Amadou Gon Coulibaly, en juillet 2020, et Hamed Bakayoko, en mars 2021.

Cette fois, il s’agit de la disparition d’Henri Konan Bédié, ancien Président de la République, passé aux postes de ministre de l’économie, d’amabassadeur et de président de l’Assemblée nationale sous Houphouët-Boigny.

Jusque-là président du PDCI-RDA, « Bedson » a rendu l’âme en début de soirée du mardi, suite à un malaise survenu alors qu’il était chez lui à Daoukro. Il a ensuite été transféré d’urgence par hélicoptère dans une clinique d’Abidjan, à plus de 200km. Hélas.

Au matin, de ce mercredi, quelques groupes s’étaient constitués à des points de vente de journaux d’Abidjan pour épiloguer sur cette (autre) note triste. Beaucoup n’ont appris la nouvelle que ce matin. En effet, jusqu’à 22H la veille, la télévision nationale RTI avait observé un certain mutisme sur l’affaire.

« C’est une groupe perte pour le pays », soupire un quinquagénaire.   On ne s’attendait pas à ça, ajoute un autre plus jeune.

A 89 ans, Henri Konan Bédié avait pratiquement tout traversé dans le jeu politique en Côte d’Ivoire. Parrainé par Félix Houphouët-Boigny, il a gravi les échelons jusqu’à occuper le perchoir de l’Assemblée nationale. Arrivé à la Présidence de la République par un héritage constitutionnel en 1993, débarqué par un coup d’Etat en 1999. Exil, puis retour au pays à l’occasion d’un bouleversement de l’ordre politique par un coup d’Etat manqué visant le Président Laurent Gbagbo, en 2002.

Au terme de toutes ses péripéties, Bédié est resté constant dans le refus de la violence et des actes de belligérance, tout en préservant une position privilégiée pour le PDCI. Un vrai « sphinx ».

Bédié a aussi été l’allié de poids du Président Alassane Ouattara lors des deux premiers mandats de ce dernier. Le divorce est intervenu lorsque M. Ouattara, comme l’affirment des cadres du PDCI, a refusé céder au parti le fauteuil au nom d’un « arrangement politique ».

Au moment de sa mort, le plus âgé des « Trois Grands »,  à côté d’Alassane Ouattara et Laurent Gbagbo, complique un peu plus le jeu politique surtout pour le PDCI qui se préparait pour les élections locales prévues le 02 septembre prochain. Le risque d’implosion du parti n’est pas totalement écarté.

Plusieurs personnalités ont tenu ce mercredi à adresser un mot d’hommage à l’illustre disparu. «Personnalité politique de premier rang», d’après le Président Ouattara qui a décrété un deuil national de 10 jours.  Un «monument de la vie politique ivoirienne», affirme le Président Ali Bongo du Gabon. Le PPA-CI, parti de Laurent Gbagbo a annoncé qu’il suspend ses activités pour trois jours. Une pause qui devrait durer plus que ça.

C.C.